Parents

Terminologie pour désigner le père de jumeaux

Il n’existe aucun raccourci lexical, aucune trouvaille de la langue française pour désigner celui qui est père de jumeaux. L’Académie française laisse ce champ en friche, là où d’autres contextes familiaux bénéficient d’une terminologie bien rodée. La France observe, pendant que d’autres langues ou traditions s’autorisent parfois des solutions plus créatives.

Des néologismes voient parfois le jour, sans réussir à s’installer durablement dans le paysage linguistique. Ni les textes de loi, ni l’administration, ni même les dictionnaires généralistes ne proposent d’autre choix que le mot « père », sans distinction, qu’il s’agisse d’un enfant unique ou d’une fratrie née d’un même accouchement.

Quel est le terme exact pour désigner le père de jumeaux ?

La question de la terminologie pour désigner le père de jumeaux suscite régulièrement la curiosité, tant chez les linguistes que chez ceux qui manipulent le langage au quotidien. Aucun mot spécifique n’a trouvé sa place dans l’usage courant pour qualifier le père d’enfants nés d’une grossesse gémellaire. Ni les dictionnaires, ni le système de parenté officiel ne retiennent de variante ; à l’inverse, quelques langues régionales ou spécialisées s’aventurent parfois à inventer des termes, qui disparaissent aussi vite qu’ils sont apparus.

Dans les textes et l’administration, le père reste simplement un « père », peu importe le nombre d’enfants nés en même temps. Le vocabulaire français ne propose aucune nuance pour distinguer ce cas de figure, alors qu’il existe des mots pour différencier les jumeaux entre eux, monozygotes, dizygotes, ou pour désigner les mères à l’aide de formulations comme « mère jumelée », même si ces dernières ne sont pas reconnues officiellement.

Pour clarifier l’état des lieux, voici ce qui se pratique aujourd’hui :

  • Aucune désignation distincte pour les parents de jumeaux n’est admise par l’Académie française
  • Le quotidien oscille entre « père de jumeaux » et des tournures qui décrivent la situation sans innovation lexicale
  • La langue française, du point de vue du système de parenté, reste neutre et indifférenciée

Cette absence de termes alimente la réflexion dans les cercles d’anthropologie familiale ou lors des discussions sur la place des parents jumeaux au sein de la société. Chacun s’approprie alors, s’il le souhaite, un vocabulaire personnel ou familial, forgé à l’intimité plus qu’à la norme.

Parenté et spécificités : ce qui distingue le vécu paternel avec des jumeaux

La parenté prend une tournure particulière lorsque la naissance concerne des jumeaux. Être père de jumeaux, qu’ils soient monozygotes ou dizygotes, bouleverse le rythme familial. Tout se double ou se réinvente. Les enquêtes menées sur le sujet rapportent que les liens se tissent simultanément avec chaque enfant, mais jamais de façon parfaitement symétrique. Il faut ajuster l’attention, reconnaître deux individualités, tout en tenant compte du lien unique qui unit les enfants entre eux.

Ce défi se pose dès les premiers instants : organiser la logistique, trouver l’équilibre dans les soins, et bâtir une relation distincte avec chacun. Les publications du New England Journal of Medicine et différents travaux d’anthropologie de la parenté soulignent l’enjeu de la répartition de l’affection et du temps. Avec l’essor de la procréation médicalement assistée (notamment la FIV, qui augmente la naissance de jumeaux dizygotes), la paternité se vit parfois dans un contexte médicalisé qui influe sur le rôle du père.

Dans ce contexte, des groupes de parents jumeaux partagent quotidiennement leurs réalités : adaptation constante, gestion des responsabilités, questionnements sur l’évolution des frères et sœurs. La parenté se construit alors sur cette double filiation, réclamant des réponses inédites à des situations qui échappent au cadre habituel.

Pere marchant dans un parc avec deux bébés en poussette

Regards culturels et sociaux sur la paternité de jumeaux à travers le monde

À travers les époques et les sociétés, la paternité de jumeaux intrigue, fait débat, voire dérange. L’anthropologie dévoile un tissu de croyances autour de la gémellité : dans la mythologie grecque, Castor et Pollux symbolisent la dualité de la filiation, l’un mortel, l’autre immortel, rendant compte de la complexité des liens familiaux. Peu de peuples ont choisi d’attribuer un mot propre au père de jumeaux. En France, on se contente de « père de jumeaux », alors que certaines langues africaines ou asiatiques forgent un vocabulaire spécifique, reconnaissant ainsi la singularité de ce statut parental.

Dans plusieurs cultures, la naissance de jumeaux bouscule l’ordre établi. Pour certains, c’est un signe du destin, parfois une bénédiction, d’autres y voient une anomalie. Les analyses de Lewis Henry Morgan ou de Claude Lévi-Strauss, figures majeures de l’anthropologie, dressent des typologies de systèmes de parenté mais soulignent la rareté, voire l’absence, d’un terme particulier pour le père de jumeaux : la collectivité prime souvent sur l’individu.

Quelques exemples permettent de saisir ces différences :

  • En Afrique de l’Ouest, des rituels spécifiques accompagnent la paternité de jumeaux, conférant au père un rôle cérémoniel renforcé.
  • Au Japon, la naissance de jumeaux a longtemps été source d’ambivalence, oscillant entre admiration et tabou.

Le regard porté sur le père jumeaux reste étroitement lié aux normes sociales et aux cadres institutionnels propres à chaque pays. L’absence de terme distinct en français reflète, en creux, la diversité des façons de reconnaître, ou non, cette expérience familiale unique. D’un continent à l’autre, la réponse ne se ressemble jamais tout à fait : la langue, parfois, préfère laisser la réalité parler d’elle-même.